Startup Weekend HEC Paris
 Crédit photo : Duncan Leung via FlickR

 

Tout commence lorsque l’un de mes camarades de classe, Jérémy Pinhel, me propose de participer à un Startup Weekend. J’avais déjà entendu parler du concept, regardé quelques livestreams et même lu de beaux articles de Camille Roux, un participant récidiviste.

 

Il m’a fallu 15 minutes à peine pour me décider : je m’inscris sur l’event Amiando en tant que designer. Jérémy en fait de même et propose ses talents de développeur back-end (spécialisé Symfony2 pour les curieux). C’est officiel, nous serons donc sur le campus HEC du 16 au 18 novembre.

16 novembre 2012, 18h30 : début du Startup Weekend

Après une bonne heure passée dans les bouchons, arrivée sur le campus d’HEC. Première fois que j’y mettais les pieds et franchement c’est grandiose… et très grand ! On a mis au moins 20 minutes à trouver l’entrée du campus et le bon bâtiment. Des locaux énormes, de superbes infrastructures, un wifi excellent, tout un paysage digne d’une université américaine, du tout bon :)

 

Par contre, la localisation d’HEC (Jouy en Josas) rend le campus difficile d’accès… mais bon, on ne peut pas tout avoir. Il aurait été sympa d’être guidé au sein du campus, à l’aide de grandes affiches Startup Weekend par exemple.

 

 

Présentation et séance de pitchs

Accueil très chaleureux : session de networking accompagnée d’une bonne bière gentiment proposée par Guilhem Bertholet. Trente minutes plus tard, on assiste à une présentation de la compétition par l’équipe organisatrice. Margaux Pelen (co-fondatrice de Home’N'Go – service qui vous sera très utile si vous cherchez un logement) prend la parole et présente les grandes lignes du week-end.

 

La compétition Startup Weekend est « vendue » aux participants comme un moyen de monter une start-up en seulement 54h. Pour ma part, je comprends vite qu’il s’agit de construire un MVP (Minimum Viable Product). Je vais même jusqu’à voir cela comme un side project plutôt qu’une start-up.

 

Vient alors la séance de pitchs : chaque porteur de projet a 1 minute chrono pour présenter son idée et convaincre le maximum de participants de rejoindre son équipe pour le week-end. Je vois déjà la foule se bousculer sur Twitter et le fameux hashtag créé à l’occasion du Startup Weekend : #swhecpa. Très bonne initiative d’ailleurs de la part des organisateurs de tweeter chacun des projets (une trentaine au total).

 

Accompagné de mon anglais très approximatif, je me lance, et pitche du mieux que je le peux. Mon idée est la suivante : un outil qui aide les commerciaux à organiser leur prospection. L’outil que je propose est de type SAAS et s’adresse exclusivement à une cible de professionnels (du B2B en somme).

 

Fin de la session pitchs, je me rends compte que je suis un des seuls (si ce n’est le seul) à avoir proposé un projet « business » orienté B2B. Les porteurs de projets étaient en général plus orientés sur une composante « cool » (je pense ici à Feel, Le Strapontin ou encore CookNMeet) avec une approche B2C.
Lors du pitch d’un projet, je crois aussi avoir entendu un « ça n’existe pas à l’heure actuelle », notamment pour l’appli mobile qui proposait de faire des check-in automatiques. Que ça reste entre nous : ça existe déjà et ça s’appelle Autosquare ou CheckMate ;)

 

A mon sens, il y avait beaucoup trop de projets présentés. Je n’arrivais même plus à me souvenir du 1er une fois venue la présentation du 10ème… Je pense qu’il aurait été plus judicieux d’avoir un tri en amont : via une soumission online et un vote préalable des participants ; ou encore une pré-validation de l’idée de la part des organisateurs / mentors / juges du Startup Weekend.

 

 

Composition des équipes

Apparemment, mon idée ne conquiert pas les foules, elle n’est donc pas sélectionnée. Etant quand même 3 personnes à vouloir la réaliser – David Benamran rencontré sur place, Jérémy Pinhel et moi même – nous pouvions quand même nous lancer (le règlement le permet).

 

Nous nous retrouvons tous dans la salle de networking de départ. La session composition des teams commence. Beaucoup de porteurs cherchaient des designers et des développeurs. Les teams se forment petit à petit et il devient très dur de trouver des co-équipiers. On en est presque arrivés à se demander si certains n’avaient pas formé leur team la veille ;)

 

Il aurait été sympa que les participants présentent leur profil et leur background ; ou au moins demander à chacun de se coller un sticker sur son haut avec ce qu’il / elle propose comme compétence (biz, dev ou design). Bref, nous finissons par rester 3, un développeur, un designer et un business, le trio attendu. Il est temps de se mettre à bosser.

 

 

Début de la réflexion

Il est 22h00, nous nous installons dans une salle et commençons à travailler. Etant porteur de l’idée, je présente, tel que je le vois, le concept à l’équipe. Grosse séance brainstorming, on commence à poser les grandes lignes fonctionnelles du projet, parler des concurrents direct / indirects, réfléchir à une stratégie de pénétration du « marché CRM », envisager un business model…

 

Les bases étant fixées, je décide d’aborder la conception fonctionnelle du produit. Jérémy et moi même nous comprenons immédiatement (ayant un background technique). Nous en profitons pour expliquer à David comment tout cela fonctionne (différence entre back-end / front-end ; pourquoi modéliser un système pareil… etc). J’incite l’équipe à s’orienter vers la réalisation d’un MVP et non pas chercher à construire LA chose « parfaite » en un week-end.

 

Nous nous lançons alors dans la définition d’une liste de données à stocker pour chaque prospect / entreprise (une sorte de « mini » base de données). En parallèle, je schématise immédiatement l’interface du produit afin d’avoir un aperçu visuel de type wireframe.

 

Il est 2h30, plus grand monde dans les couloirs d’HEC. Les bases de notre MVP sont posées. Contents de notre avancée, nous nous donnons rendez-vous le lendemain matin de bonne heure.

 

 

Startup Weekend Jour 2, la remise en question

Samedi matin, 10h00. La fatigue accumulée toute la semaine se ressent. On le voit sur la tête des gens au petit déjeuner… bref, on met le pied à l’étrier et c’est reparti :)

 

On installe tout le matériel dans une salle qui nous a été attribuée : écrans, ordinateurs portables, câbles… Je prends les devants et propose à l’équipe de partir sur une méthodologie agile. Pas le temps pour du Scrum en 1 week-end (avis personnel). Je propose donc un suivi de type Kanban : trois colonnes, todo, current et done.

 

On commence à bosser chacun sur notre partie (David la partie business, Jérémy le dev et moi le design) et on se rend compte que ça n’avance pas vraiment : la partie besoins / usage bloque.

 

 

Confrontation aux mentors

Guilhem Bertholet passe nous filer un coup de main. De part sa connaissance pointue des outils en SAAS, il nous explique les indispensables de ce genre de services. Il nous conseille de nous recentrer sur l’usage et les besoins de base. On abandonne donc tout ce qu’on était en train de faire pour se centrer sur le produit.

 

Une heure plus tard, Audrey Soussan (Analyst / VC chez Ventech) nous rend une petite visite. A son tour, elle nous fait comprendre que le produit est intéressant mais qu’il faut vraiment se démarquer de Salesforce & co pour ne pas tomber dans le « moule CRM ». Elle prend le temps de nous orienter vers une présentation résolument business.

 

PS : apparemment, notre idée plaît… mais il reste encore beaucoup de travail :)

 
A son tour, Olivier Desmoulin (UX Designer & CEO de Supermarmite) passe dans notre salle. Les mêmes éléments reviennent de plus en plus : le travail principal porte sur le produit en lui même, l’analyse des besoins et la/les problématique(s) qui en découlent. Il faut que les commerciaux installent le produit et s’en servent réellement, pour ne pas que cela devienne un Clear (produit inutilisable au quotidien).

 

 

Un pivot inévitable

Il est 19h00 : c’est décidé, on stoppe design et développement pour transformer notre trio de base en une équipe de 3 business… promis, on ne l’avait pas vu venir ;)

 

Il va sans dire que nous avons complètement arrêté de suivre les tâches à réaliser sur le tableau puisqu’on a complètement changé d’objectif : nous ne souhaitons plus réaliser « techniquement » la solution mais nous recentrer sur les besoins et comprendre exactement ce à quoi nous attaquer. Nous savons que nous pourrons développer le produit rapidement, la n’est pas le problème.

 

 

C’est l’heure pour nous de faire une pause. Dîner avec les autres équipes, le bon moment pour prendre l’air après avoir passé la journée enfermés. La nourriture est très bonne, le personnel sur place très serviable et poli : du (quasi) jamais vu pour un restaurant universitaire ! On en profite pour discuter avec les autres équipes, faire connaissance avec les gens…

 

 

 

Analyse des besoins en direct et sondage téléphonique

Fin du repas, c’est reparti ! Pour nous confronter aux besoins, nous décidons d’appeler une dizaine de commerciaux afin d’avoir leur avis. On fait aussi le point sur nos besoins de tous les jours :
- Jérémy encadre une équipe de commerciaux chez EFFOR, un centre de formation agréé ;
- je démarche pour ma part très souvent, pour mes clients ou la start-up que je monte actuellement avec mon associé.

 

Notre idée de base était un outil de prospection simplifié : un Excel-like en ligne, partageable entre commerciaux, présentant une interface plus attirante et intuitive. On se retrouve avec un pivot total de l’idée : nous souhaitons à présent offrir au commercial un aperçu immédiat de ce qu’il a à faire. Plus besoin de déléguer des tâches par voie orale, tout peut se faire directement via l’interface. En gros, on ne veut être ni un CRM, ni un Excel mais un hybride au centre de la pyramide qui se focus uniquement sur la prospection (et qui fait les choses bien, il va sans dire).

 

La nuit tombe rapidement. Il est déjà 1h00 du matin et nous essayons encore de lister des besoins précis. Aux alentours de 3h00, on commence à avoir une bonne vision d’ensemble. David commence à fatiguer et il est préférable qu’il rentre dormir chez lui : il pitchera la présentation finale, mieux vaut qu’il soit en forme ;)

 

Jérémy et moi même restons sur place. Aux alentours de 5h00, plus personne sur Twitter. Je commence à me mettre sur l’interface du produit afin d’avoir au moins quelques vues présentables. J’en profite pour pousser la chansonnette, musique sur haut parleurs pour nous motiver !

 

Jérémy finit par s’endormir péniblement, allongé sur une table, aux alentours de 6h (je ne publierai pas de photos par peur de représailles ^^). Exténué, je fais de même vers 8h30.

 

 

Réveil difficile

A peine une heure plus tard, David arrive et nous nous réveillons. Et c’est reparti !

 

Je prends le petit-déjeuner en compagnie de Maud Arditti et Stanislas Joly (de l’équipe CookNMeet). Pendant ce temps, Guilhem branche son iPad et met l’ambiance avec sa super playlist pour motiver les troupes :)

 

Je retourne rapidement dans la salle de travail parce qu’on a (encore) du boulot. On doit monter rapidement un discours, une présentation et répéter tout ça pour que ça rentre bien.

 

On essaye de trouver un nom pendant une bonne heure, sans succès. Ca sera Simple Prospection, on verra plus tard si d’autres idées nous viennent. On commence à parler des slides et c’est, comme toujours, difficile de se décider. On finit l’intégralité de la présentation 40 minutes avant le pitch final. David préfère répéter seul, on le laisse ;)

 

 

Session finale du Startup Weekend

Tout se joue maintenant. Dans les couloirs, je reconnais immédiatement Pascal-Emmanuel Gobry (Noosphere), Sacha Bostoni (Jimmy Fairly) et Gabriel Hubert (Teleportd). Je me doute qu’ils font partie des juges.

 

Tout le monde prend place, présentation du jury par Margaux. Les pitchs débutent, nous sommes les 4èmes à passer. Hop, c’est notre tour : branchement du Macbook, lancement du Keynote, chrono de 5 minutes enclenché, c’est parti, David c’est à toi !

 

David se débrouille bien, le pitch se termine en douceur. Les questions démarrent. Gabriel Hubert nous demande en quoi nous sommes différents de Streak. Je lui réponds du mieux que je le peux très rapidement, contrainte de temps oblige. D’autres questions suivent.

 

C’est fini, on débranche le matos et on retourne s’asseoir. Ca passe vite quand même 5 minutes ! On écoute les autres pitcher jusqu’à s’endormir sur les sièges confortables de l’amphi… la fatigue finit toujours par nous rattraper…

 

 

Le verdict

Il ne reste plus qu’à patienter : les jurys sont sortis de la salle pour se décider. En attendant, Guilhem et Liping nous occupent avec un quizz… comment dire… assez recherché ! Je vous laisse le découvrir ici, et vous amuser :)

 

Les jurys reviennent, verdict final en approche. C’est CookNMeet qui remporte le premier prix, suivi de Feel et d’United Contributions, respectivement en seconde et troisième place ! Le jury décerne aussi un prix d’honneur à Choco.lo. Félicitations !

 

 

Les projets gagnants

Tout d’abord, bravo et bon boulot aux équipes gagnantes. Il faut le dire, ce n’est pas facile d’expédier un MVP qui « roule » en seulement 54h :)
CookNMeet est un projet porté par Maud Arditti et Stanislas Joly. Je pensais au début du week-end que c’était un « simple » copycat de Cookening, mais ce n’est finalement pas le cas ! CookNMeet permet aux gens de se rencontrer autour d’un bon repas (un AirBnb de la nourriture en quelque sorte). Les invités cuisinent avec leurs hôtes, afin d’offrir une expérience conviviale et de rentrer directement en concurrence avec les cours de cuisine.

Attention, important !
Dans le cadre de la Global Startup Battle, de nombreux prix sont offerts à l’équipe gagnante qui récolte le plus de votes. Prenez 2 minutes de votre temps et soutenez les entrepreneurs français : votez pour le projet gagnant CookNMeet !

 

 

Le second, Feel, est un projet porté par 7 jeunes motivés : Pénélope Liot, Marjolaine Grondin, Adrien Montcoudiol, Rebecca Munz, Franziska, Nicolas Garnault et Nikolas Wise. C’est une application mobile qui vous permet de partager vos émotions. Toutes les données agrégées permettent à Feel de vous construire un journal intime. L’équipe a présenté une v1 de l’application sous forme de mock-ups. Vous pouvez les retrouver sur leur site web.

 

Enfin, United Contributions. Le projet a réuni 5 étudiants ce week-end : Arthur Guillermin Hazan, Loïc Saint-Roch, Ilan Houssepian, Adrien Catalano et Barbara Jeandeau. Pour moi, c’est un mix entre Kiva et Kickstarter pour les ONG. C’est une association à but non lucratif qui permet de simplifier la recherche d’association pour ceux qui souhaitent donner. On a eu le droit à une démo technique (légère) qui présentait un listing d’associations sur un site web.

 

Un prix d’honneur a été attribué à Choco.lo, un projet porté par 2 étrangers (dont il m’a été impossible de retrouver les noms). Ils proposent de l’impression 3D de chocolat et donc une personnalisation sur mesure avec un poster / un portrait etc… J’ai beaucoup aimé le concept, et ça m’a surtout donné faim :)

 

 

Le mot de la fin

C’était mon tout premier Startup Weekend. Au cours du week-end, j’ai pu rencontrer plein de gens sympas, enthousiastes et motivés. Beaucoup d’entre eux étaient attirés par l’entrepreneuriat.

 

J’ai pu participer à la compétition avec une team motivée comme jamais, merci encore David et Jérémy ! En dehors de cela, je souhaiterai remercier toute l’équipe organisatrice pour leur boulot formidable. On ne se rend pas compte lorsqu’on ne s’en charge pas, mais c’est quand même un gros morceau d’organiser un Startup Weekend.

 

Que vous soyez participant, participant « à venir » ou encore que vous souhaitiez juste avoir mon avis sur le week-end, n’hésitez pas à me contacter.

 

Rendez-vous au prochain ;)